Au
col de Serre, la brume peine à s’estomper. Je m’engage sur un chemin
caillouteux. Le GR 4 se sépare du GR 400. Je poursuis sur la ligne de crête
vers le puy de Niermont. Je me crois arrivé au sommet, lorsque se détache une
nouvelle hauteur qui apparaît dans le brouillard. Et cela plusieurs fois de
suite. Décourageant !
Je
parviens enfin au sommet du puy de
Niermont (1620 m ).
A
partir de là, tout change. Je vais parcourir une zone d’estives à perte de vue.
C’est le plateau du Limon. Constitué
d’une vaste coulée volcanique, le Limon fut défriché et drainé dès la fin du
XVIIe siècle par les moines cisterciens d’Aubazine et leurs frères
convers.
Je
passe en bordure d’une longue série de clôtures en direction du nord-est,
accompagné par les clarines des vaches. A un moment, voyant un échalier qui
enjambe un barbelé, je ne sais pas si je dois ou non changer de côté, et je
passe outre. Mal m’en a pris. Au bout d’un certain temps, je tombe sur des
clôtures infranchissables. J’escalade les barbelés et m’accroche le pantalon en
redescendant de l’autre côté. Coincé par le sac à dos sans pouvoir me dégager,
je n’ai d’autre solution que de tirer en déchirant mon pantalon. Entaille
béante sur la fesse droite. Bah, il n’y a que des vaches pour me voir !
J’atteins
un chemin transversal, marqué par des pierres dressées, le « sentier des
Quirous ». 183 pyramides de pierres entassées dressées tous les vingt
mètres environ jalonnent cette voie. En les suivant,
les « sagnes » (zones de tourbières humides) et autres pièges du
Limon sont évités. Cela évite de se perdre. Au
Moyen Age, le chemin était dangereux sur le Limon, surtout par temps de
brouillard ou d’ecir, cette tempête de neige qui coûtait la vie chaque année à
quelques personnes. On s’y perdrait facilement sans les quirous.
Je fais halte sur une de ces
pierres pour casser la croûte, en face de troupeaux de salers et d’aubracs. Un
milan royal tournoie au-dessus de nous, en recherche de proie.
Je
reprends mon trajet, passe à côté de la croix du Gendarme, isolée sur une butte.
Je rejoins le buron En Chagrabou.
Le
Limon est parsemé de burons, dont la plupart sont en ruines. Vestige d’une vie pastorale aujourd’hui
disparue, le buron était le seul habitat des hommes qui vivaient au milieu des
troupeaux durant les cinq mois de l’estive. On y fabriquait le fromage.
A
partir de là, la piste devient carrossable et s’éloigne sur le plateau. Elle se
transforme en route goudronnée, franchit la départementale D3, gagne le hameau
de Peyrelade et son château puis le hameau de Signargoux. Un chemin herbeux
bordé de murets descend vers Saint-Saturnin.
Je débouche sur la place de l’église où est stationnée Viviane.
Le sentier parcourt maintenant le Cézallier, plateau volcanique entre les monts du Cantal et les monts Dore. C'est l'une des cinq régions naturelles composant le parc naturel régional des volcans d'Auvergne. C’est un massif basaltique émoussé formant de hauts plateaux d’altitude à l’est et des reliefs en forme de coupes arrondies ou allongées, aux versants adoucis à l’ouest.
Le sentier parcourt maintenant le Cézallier, plateau volcanique entre les monts du Cantal et les monts Dore. C'est l'une des cinq régions naturelles composant le parc naturel régional des volcans d'Auvergne. C’est un massif basaltique émoussé formant de hauts plateaux d’altitude à l’est et des reliefs en forme de coupes arrondies ou allongées, aux versants adoucis à l’ouest.
Nous
nous installons à la sortie du village aux abords d’un étang pour y passer la
soirée et la nuit. Un petit groupe de canards colverts glisse à la surface de
l’eau. Le cancanement bruyant et rauque des femelles, ça change des
meuglements !
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