6h50 : coquelicots
Retour
à la Done. Le GR 4
emprunte une route qui grimpe à travers des vignobles et qui atteint Montfuron (670 m ). A la sortie du
village, beau moulin restauré sur une hauteur à l’écart de la route, entouré de
genêts.
On
se situe dans la réserve géologique du Lubéron. La région du Lubéron est particulièrement riche en gisements
fossilifères : fossiles de vertébrés, invertébrés et végétaux, permettant
de reconstituer une partie de la longue histoire de la Terre. Afin de
protéger ce patrimoine, une réserve naturelle a été créée. L’extraction et le
ramassage des fossiles sont interdits sur le périmètre de protection.
A Montfuron, les calcaires en plaquettes
sont souvent bitumineux. Les fossiles que l’on y trouve sont remarquablement
conservés.
« Un ancien cantonnier du village,
M. Fabre rassembla avec passion une impressionnante collection de poissons,
insectes, feuilles, plumes et autres pièces extraordinaires. Hélas, elle fut
volée, et n’en demeure plus que le lointain souvenir » dit la pancarte
explicative.
Je
vais bientôt rejoindre une crête du massif. Non loin, on distingue la crête du
Grand Lubéron. Sur le parcours, un rossignol m’accompagne un moment de ses
trilles mélodieux. Le sentier blanc de calcaire se poursuit à flanc de coteau, longe la
réserve naturelle de Marembrème (incluse dans le périmètre de la réserve
géologique) et débouche au pied du village de Montjustin.
Viviane
est stationnée sur un large parking destiné à éviter que les voitures ne
montent dans le village aux ruelles étroites. Tandis que nous mangeons à
l’intérieur du fourgon, un rouge-queue à front blanc plonge d’un arbrisseau et
virevolte, hochant en saccades sa queue rousse.
Rencontre
avec le GR97. Les deux GR continuent sur la crête, l’abandonnent pour descendre
à l’orée d’un champ de lavandin, bientôt bordé de chênes séculaires.
Après
avoir franchi un ponceau sur l’Aiguebelle, je débouche sur la chapelle N-D
de-Pitié, à l’entrée de Céreste. Je ne la remarque d’ailleurs pas de suite, vue
sous cet angle. Je franchis la petite rivière de l’Encrême sur un pont dit
« romain » qui a été construit au XVIIIe siècle. C’est le résultat probable d’une confusion.
Mais il se trouve qu’à côté de ce pont les vestiges d'un vrai pont romain ont
été récemment mis à jour.
Je
rejoins le ballast d’une ancienne voie ferrée, actuellement lieu de passage de
l'Eurovéloroute de la Méditerranée (de Lisbonne à Athènes à vélo). Le chemin
file plein nord, en plein soleil ! et finit par déboucher sur les ruines
du prieuré de Grand Carluc.
Sanctuaire païen à l’origine, puis
paléochrétien, il devint un prieuré bénédictin aux VIe et VIIe
siècles. Après plusieurs décadences, il fut abandonné définitivement au XVIe
siècle.
Actuellement
sont visibles la chapelle romane du XIIe aujourd’hui restaurée (mais
fermée !) et la nécropole dont la galerie abrite des sarcophages taillés
dans le roc. Avec Viviane que je viens de retrouver sur place, je visite les
ruines de cet édifice à l’architecture sobre, sa galerie funéraire,
accompagnés du murmure de l’ancienne source sacrée…
Nous recherchons alors un lieu pour passer la soirée. Sur la commune
de Céreste, nous dénichons une aire naturelle de camping implantée dans une
forêt, au milieu des champs. On a l’impression d’être en pleine nature. Vu la
douceur de l’air, nous sortons la table : apéritif et repas à l’extérieur.
Le chant entêtant du rouge-queue à front blanc se poursuivra jusqu’au coucher
du soleil…
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