A
9h15, depuis l’auberge du Point Sublime, j’emprunte un sentier qui descend par
un dénivelé de 180 m
jusqu’à une aire de stationnement à l’entrée des gorges.
Là,
le Verdon s’engouffre dans le Grand
Canyon, gigantesque faille aux parois vertigineuses.
Le
GR 4 emprunte le sentier Blanc-Martel, du
nom du géologue Edouard-Alfred Martel et de son guide Isidore Blanc qui ont
découvert le Grand Canyon en 1905 lors d’une mission organisée par le ministère
de l’Agriculture pour y faire des relevés hydrogéologiques.
Mon
topoguide précise que ce sentier de 15 km est réservé aux randonneurs expérimentés
bien chaussés bien équipés et qu’il est nécessaire de se munir d’un dispositif
d’éclairage personnel.
Le
GR 4 descend à travers des roches et des éboulis jusqu’à une passerelle qui
franchit un ruisseau, le Bau ; puis il s’engage dans les gorges. Par un
escalier, il atteint un premier tunnel, dit du Baou.
C’est le premier d’une série de sept
tunnels qui ont été conçus dans le cadre d’aménagements hydroélectriques,
abandonnés après la guerre de 1939-1945. Seuls deux sont praticables, les
autres étant trop dangereux vu les risques d’éboulement.
Le
Tunnel du Baou est long de 670 mètres . Il a la forme d’un
« s » et peu après son entrée, à environ 250 mètres ,
une fenêtre découpée dans la roche permet d’avoir une vue sur le « couloir
Samson » où vient de s’engouffrer le torrent.
Dans
un premier temps, jusqu’à cette fenêtre, je progresse dans l’obscurité, guidé par
sa lueur, aidé de mes bâtons de marche. Par la suite, c’est le noir absolu. La
lampe de poche est obligatoire pour pouvoir continuer. Il faut faire attention
où l’on met les pieds : de grandes flaques d’eau recouvrent le sol à
certains endroits.
Peu
après la sortie, se présente un deuxième tunnel, le tunnel de Trescaïre. Celui-ci n’est long que de 115 mètres .
Quatre randonneurs arrivent face à moi, repérables par leurs lampes frontales.
Par
la suite, le sentier de randonnée se poursuit sur un chemin horizontal dominant
le Verdon qui sort du couloir.
L’itinéraire
traverse un éboulis, atteint un chaos rocheux où une rampe de sécurité est
crochetée dans la roche. Un
panneau signale que le sentier est dangereux par endroits et qu’à partir d’ici
il n’y a plus d’alternative.
Le
Verdon s’élargit puis se resserre au défilé des Baumes-Fères. Tantôt montant,
tantôt descendant, le parcours passe à la Baume aux chiens, à la Baume aux
Hirondelles, des grottes creusées dans la falaise. Mes bâtons
de randonnée sont bien utiles par moment pour me stabiliser.
Il
est à peu près midi lorsque j’arrive au pied de la Brèche Imbert et ses
6 échelles, totalisant 252 marches d’escalier métalliques pour 100 mètres de
dénivelé à gravir. Cette brèche permet de franchir l’éperon rocheux de la Mescla. En ce week-end
de Pentecôte, les marcheurs sont nombreux, surtout dans le sens inverse, ce qui
provoque des embouteillages entre ceux qui descendent et ceux qui
montent ! Heureusement, des plates-formes intermédiaires permettent de se
laisser le passage.
Après
une courte mais violente descente, le GR rejoint le carrefour du sentier de la
Mescla, continue au pied d’une paroi rocheuse et atteint la vaste grotte de la
Baume aux Bœufs, autorisée au bivouac. En trois lacets, il grimpe à l’éboulis
des Guègues que l’on franchit à l’aide d’une main courante et d’un escalier.
Un
peu plus loin, je fais une pause pour casser la croûte au bord du chemin.
Je
reprends mon parcours par l’Etroit des Cavaliers ; je débouche dans le Pré
d’Issane, avec une petite plage de sable fin. Peu après je quitte le fond du
canyon pour franchir la barre rocheuse du Pas d’Issane et grimper vers le nord.
En une heure, je gagne le chalet de la
Maline, perché à 900 m
sur la route des gorges D23. Il est 16h. Au gîte du chalet, je m’affale devant une
bière artisanale des gorges !
Je
rejoins Viviane, garée au bord de la route un
peu plus haut. Et maintenant que faire ? Le GR 4 se poursuit
entièrement sur la D23 pendant 8
km en raison de ses points de vue remarquables. Seulement,
cette route est très fréquentée en toutes saisons, et surtout ce week-end. Nous
décidons de tricher et de l’emprunter en camping-car jusqu’à La Palud-sur-Verdon. Effectivement, les
points de vue sont époustouflants depuis les différents belvédères tout au long
du circuit.
Parvenus
à La Palud, nous nous installons au camping municipal à 17h20. Beaucoup de
monde en ce week-end de Pentecôte (touristes, sportifs, randonneurs, motards)…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire